Il periodico
Dopo una laboriosa (e avventurosa) preparazione, a ottobre 2009 esce il
numero zero di www.possibilia.eu periodico online per curiosi. Una realizzazione
che riflette l'orizzonte libero e senza preconcetti della nostra linea editoriale.
Da subito, un gruppo di autori aderisce al progetto, alcuni dei quali formano
il nucleo redazionale più stabile.
Possibilia si non si propone di fare informazione in senso stretto: tante
altre testate più veloci e attrezzate ricoprono già questo ruolo. La nostra
rivista desidera offrire ai suoi lettori contenuti insoliti, dando diritto
di cittadinanza a temi o chiavi di lettura spesso trascurati o snobbati.
Un periodico generalista a 360 gradi? Solo in parte. Possibilia non funziona
per compartimenti tematici, ma per modalità di approccio alla materia. Accoglie
così una sezione per Dilettarsi, una per Pensare e una per Sorridere. Si
aggiungono una sezione di News - la sezione “d'attualità” della testata
- e una sezione destinata ai Pubbliredazionali, con lo scrupolo di mantenere
eticamente distinti contenuti commerciali e redazionali, valorizzando così
entrambi.
Con la nuova versione della rivista, inaugurata nel 2012, abbiamo deciso
di aggiungere una sezione (le Rubrilie) dedicata alle nostre passioni: il
vino, il rugby e il viaggio.
Contatta la redazione: redazione@possibilia.eu
I libri
Nel 2010, gli esiti incoraggianti della rivista e il desiderio di ampliare
il progetto editoriale dànno vita alla parte cartacea della nostra attività.
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foto di Samuel Cogliati |
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De degustation
en degustation Quand le
vin tient salon Le monde des
oenophiles à Paris et en province. par
Jean-Marc Gatteron |
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A examiner la liste des salons qui inondent l'hexagone, avec une prédilection
pour Paris, on est en droit de se demander si la vigne, au travers
du vin et de ceux qui l'élaborent, n'a pas déserté les campagnes pour
s'installer dans les villes. Chaque salon possède pourtant sa propre
identité, ses rites et ses adeptes. Petit tour d'horizon.
J'aime beaucoup cette phrase de Jean-Claude Pirotte, ce poète fou
de vins, qui se cache au cœur du Jura, dans le vignoble d'Arbois :
« À quoi sert le vin ? À rien ! Comme l'art, comme la vie, comme l'amour,
comme la beauté ! ». On pourrait transposer cette question et s'interroger
sur l'utilité des salons de vins. De prime abord, la réponse est évidente.
Ils se tiennent, au gré des millésimes, certes pour faire connaître
les vignerons et leurs vins, mais aussi pour des raisons commerciales.
Le vin a une valeur marchande. Il véhicule son lot de tractations,
quelquefois comme un vulgaire produit de consommation courante, car
il faut bien que les vignerons vivent ou survivent, pour certains.
Sans vouloir entrer dans une catégorisation pointilleuse, il faut
distinguer néanmoins trois types de manifestations. Il y a les salons
populaires, à comparer aux bals du même nom et d'une certaine époque,
qui se déroulent à Paris, mais aussi dans de grandes villes provinciales,
Lille, Strasbourg, Lyon ou Nantes. Les vignerons sont nombreux, plusieurs
centaines parfois ; le public s'y précipite en masse car dans la multitude
de vins présentés, il y en a forcément pour tous les goûts. Chaque
visiteur fait son choix et achète plus en fonction des arguments commerciaux,
du renom de l'appellation et bien sûr du prix que de la qualité intrinsèque
des vins dégustés. Car comment déguster dans la chaleur, le brouhaha
et la bousculade ?
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foto di Samuel Cogliati |
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À l'opposé se déroulent des dégustations réservées
aux professionnels dans de grands hôtels parisiens. Pour permettre
aux restaurateurs et sommeliers de s'y rendre, elles ont lieu les
lundis, jours de fermeture de beaucoup de restaurants. C'est un lieu
de rencontre avec certes les vignerons ou leurs représentants, mais
surtout entre gens du vin, avec les journalistes, ceux qui font et
défont les réputations de tel ou tel domaine. Toute la presse du vin
doit donc s'y montrer. Il s'agit d'une pièce de théâtre. Elle se joue
à guichets fermés. Les tirades sont maîtrisées à la perfection par
les acteurs que sont les journalistes viticoles. On oscille entre
la tragédie de Cyrano de Bergerac, avec bien évidemment la tirade
du nez, et la comédie, celle de Molière, avec le corps, « ce sein
que je ne saurais voir ». Paradoxalement, les vignerons ne sont que
les spectateurs d'une mise en scène qui parfois les dépasse. Comme
les tableaux d'un musée, ils entendent tout et leur contraire, inepties
et jugements de valeur.
Les certitudes voisinent avec les conseils. La plupart du temps, ils
acquiescent poliment, mais n'en pensent pas moins. Ce sont des salons
à consommer avec modération. Toutefois, la gesticulation de la gente
vineuse peut être jubilatoire pour qui sait utiliser ses sens, non
pour le vin qui ricane dans les flacons et sous les ors des pièces
qui l'accueillent, mais pour ceux qui le dégustent avec de grands
airs sérieux et inspirés. Il y a du Balzac dans certains de ces salons,
surtout lorsqu'ils sont suivis d'un buffet ou d'un repas. Daumier
y aurait trouvé modèles pour ses caricatures, d'autant que quelques
journalistes, ayant pignon sur rue, se contentent d'assister aux libations,
passant outre l'exercice de la dégustation pour laquelle ils sont
invités. Ils commenteront néanmoins les vins dans les colonnes de
leur journal ou de leur revue avec une plume acérée ou flatteuse,
et en toute objectivité.
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foto di Samuel Cogliati |
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Entre ces deux extrêmes, si je puis dire, existent des salons-rencontres
dans lesquels se retrouvent surtout des vignerons proches des vins
naturels. Ce serait plutôt, si l'on devait leur donner un qualificatif,
des salons-copains où l'on déguste sérieusement mais sans se prendre
au sérieux, même pour la gente vineuse citée plus haut, qui comme
tout caméléon qui se respecte, change alors de rôle et adopte une
attitude souriante, indulgente et compatissante.
J'aurais pu vous narrer également les petits salons locaux qui naissent
ça et là, regroupant souvent des vignerons d'une même appellation
et partageant la même philosophie du vin. J'ose à peine vous parler
des foires expositions et des vins présentés sinon pour vous conseiller
de les fuir ; le vin n'y est en effet pas à son avantage et son image
n'en sort pas glorieuse.
Ainsi vogue le vin. Tantôt, il se noie dans l'écume populaire, surnageant
difficilement parmi les effluves de toutes sortes, tantôt il surfe
sur la vague de la mode, tantôt il se glisse entre copains et tangue
avec bonheur. Rien n'est pourtant plus savoureux, plus dense et plus
accompli que de le goûter sur son lieu de naissance, dans la cave
du vigneron qui l'élève amoureusement. Profitez-en, ce sera bientôt
un privilège ! Jean-Marc Gatteron fait
partie des comités de rédaction et de dégustation de la revue indépendante
Le Rouge et le Blanc (www.lerougeetleblanc.com) |
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